L'Odyssée des Gemmes
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Aventure interactive se déroulant au-delà de notre univers, dans un lieu réservant son lot d'épreuves et d'imprévus.
 
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 Pern US68 (Deuxième monde)

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Ulrich Wahlberg
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Luka Erbin

Luka Erbin



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MessageSujet: Re: Pern US68 (Deuxième monde)   Pern US68 (Deuxième monde) - Page 2 Icon_minitimeJeu 2 Avr - 1:13

''Il dut accepter sous peine de n’être plus le Roi… Personne n’avait la qualité pour lui dire : <<Le moment est venu de faire cette offrande. >> '' Mary Renault, La Danse du taureau

Trente-six. C'est le nombre exact de Perniens que Luka Erbin neutralisa de manière létale à l'aide du virus sonore depuis le lancement de cette mission. Vingt d'entre eux étaient des guerriers qui voulaient l'arrêter dans sa course folle vers le repère des Mapogos. Le reste ne l'était pas. Lorsqu'il vit un groupe suspect se diriger à toute vitesse dans la direction d'un groupe de l'Odyssée à Mala Mala, le jeune Erbin n'hésita pas un instant à diffuser une onde sonore sur eux. L'intensité de l'onde -calibrée pour endormir de solides Perniens en un souffle- neutralisa le groupe suspect avec une facilité déconcertante. Tirer sans sommation et par surprise sur un groupe ennemi faisait partie du b.a.-ba des préceptes que les Erbins lui avaient inculqués. Pourquoi en serait-il autrement ? Ils n'étaient envoyés en missions que contre des familles rivales ou des membres dissidents de l’Organisation. Tous des guerriers... et non pas des civils. Les Perniens qu'il élimina sans hésitation n'avait ni la volonté ni les moyens de répliquer, et pour certains pas la capacité d'encaisser une attaque aussi simple. Pourquoi un groupe de civils se trouvait-il en un endroit pareil grouillant d'hommes-lions prêts à en découdre ? Luka examina minutieusement chacun d'entre eux avec la boule au ventre. Six morts et dix blessés graves. Un instant à marquer d'une pierre blanche, il venait pour la première fois de se salir les mains dans son aventure en dehors de la Terre. Il pouvait être fier de lui, des vies innocentes avaient été emportées de par un réflexe malheureux et les mauvaises décisions prises auparavant. Qui sait combien d'autres Perniens allaient être rangés dans la catégorie "dommages collatéraux" ?

Rongé par la culpabilité, il contacta une équipe de l'Odyssée -dirigée par son ami Arthur- pour prendre soin médicalement de ces Perniens neutralisés. Lorsque la proposition saugrenue d'Arthur de former des équipes médicales pour prendre soin des blessés avait été émise juste avant la dissolution du Grand Conseil, Luka avait fait preuve d'une autorité aussi soudaine que surprenante aux yeux de ses pairs. Votée à une faiblesse majorité de trois voix, cette directive s'était révélée être difficile à mettre en place, à la fois du fait du manque de volontaires mais aussi à cause de la mauvaise volonté des chefs d'armée et de leurs guerriers qui ne voyaient pas l'intérêt de gâcher leurs énergies à soigner des ennemis. Un gâchis d'autant plus inacceptable qu'ils avaient voté contre cette proposition. Bien fait pour eux. Au moins Luka ne serait pas le seul à exécuter un ordre à contrecœur. Un faible lot de consolation pour le jeune Erbin qui reprit sa route en intensifiant autant qu'il le pouvait la quantité d'énergie dépensée pour booster sa vitesse. En un rien de temps il se retrouva au cœur du territoire des Mapogos. Six demeures d'argiles semblables à des châteaux tracés dans le sable entouraient la troisième arche de Pern. Les décorations florales et les offrandes déposées ça et là autour de celle-ci ne laissait aucun doute sur l'aspect sacré que représentait cette merveille technologique pour le peuple pernien. Quelle cruelle ironie que le peuple qui a trahi autrefois l'Humanité n'ait trouvé pour seule idole qu'un objet d'origine humaine. Même dans un endroit reculé comme Pern, le passé des Perniens ne cessait de les hanter et en ce jour, des humains sans rapport avec leurs anciens maîtres allaient porter un coup terrible à leur société.

Était-ce là le sort qui attendait les membres de l'Odyssée ? Fuir l'oppression d'un tyran terrien pour se jeter dans les bras d'un tyran de plus grande envergure ? Des poissons d'aquarium jetés dans l'océan universel, voilà ce qu'ils étaient tous en réalité, perniens comme odysséens. Ces réflexions et pensées noires envahissaient l'esprit du jeune porteur, telles des idées invasives sorties du néant. Il n'eut pas l'occasion de se morfondre davantage sur sa situation ou la douleur de son bras gauche qui s'intensifiait que six hommes-lions sortirent de leur palais pour l'accueillir dignement. De véritables roitelets que ces Mapogos, affublés de bagues, colliers et coiffes tribales pour indiquer à tous leur rang prédominant dans la société pernienne. Leur stature différait de tous les autres perniens que Luka avait pu rencontrer jusqu'ici. L'image de l'Hercule Farnèse du Musée de Naples vint à l'esprit du jeune homme. Luka avait face à lui six fusions parfaites du Lion de Némée et d'Hercule. Il se dégageait de ces nobles bêtes une force bestiale que même Styx Majingilane ne produisait pas. Ses craintes furent confirmées lorsque les six leaders du clan Mapogos relâchèrent simultanément des quantités d'énergie dignes d'un Shepherd, les fameux porteurs issus des Grandes Familles envoyés au front par les Familles Sacrées ou pour défendre les familles les moins puissantes. Cela limitait drastiquement le nombre de membres de l'Odyssée capable de leur faire face. Hélas pour eux, ils faisaient face à l'un des meilleurs éléments de l'Odyssée.  

<<Vous débarquez à l'improviste sur notre planète, réquisitionnez de force nos arches sacrés, foulez de vos pieds nos plus vieilles traditions, assiégez le domaine du clan Majingilane, et maintenant ça ? Doit-on comprendre que nous sommes les suivants ? Humain, votre apparence juvénile ne trompe aucun de nous : vous êtes un guerrier. Si vous cherchez à nous affronter, vous faites une grosse erreur. Vous n'avez pas idée du désastre qui plane au dessus de vos têtes, rugit Makulu, l'ainé des Mapogos.  

-Non, je ne suis pas venu combattre. Évitez de résister à ce qui va suivre, pour votre propre bien. Soyez assurés qu'une fois réveillés, vous n’apercevrez plus l'ombre d'un seul d'entre nous sur Pern. >>

Sans plus de cérémonie, Luka Erbin leva les deux bras au ciel et déploya ses ondes sonores. Contrairement aux Perniens qu'il avait pu rencontrer auparavant, les six Mapogos parvinrent à bouger et faire une poignée de pas avant d'être immobilisés par le virus. Même après qu'il ait intensifié la force du virus, les fiers hommes-lions résistèrent de leur mieux pour rester sur leurs deux jambes. Alors même que la pression acoustique dépassait les 140 décibels, aucun ne s'était encore évanoui. Aussi vaillante soit-elle, cette résistance était futile et ils finirent tous par poser genoux à terre puis s'écrouler au sol dans des positions insolites. A leur réveil, de quoi auraient l'air les puissants et respectés Mapogos aux yeux des Perniens ? Par élan d'empathie et à l'encontre de son éducation d'Erbin, le jeune Luka se rapprocha du seul Mapogo recroquevillé en boule pour le mettre dans une position moins embarrassante en signe de respect. Il le regretta aussitôt lorsque la bête ouvrit brusquement les bras, déchargeant dans l'air d'un rugissement de multiples arcs électriques.

Le leader de l’Odyssée encaissa la majorité du choc sans broncher, les bras en croix devant son visage pour se protéger. Les arcs électriques qui ne l'atteignirent pas ricochèrent contre lui pour finir leur course dans les demeures d'argiles au alentour, les pulvérisant quasi instantanément. La dévastation causée par cette attaque s'étendait dans toute la ville de Mala Mala, de faibles éclairs ayant anéanti une partie des habitations. Luka Erbin réalisa que les Mapogos n'avaient pas qu'une connaissance sommaire de l'énergie, ils étaient également capables d'utiliser leurs Talents. Makulu, le plus grand des siens s'était changé en lion bipède doré. Kinky Tail, le deuxième enfant de la fratrie était désormais un homme-lion aux poils argentés. Vint ensuite les cadets Elementary : Rasta l'Elementary du vent et Pretty Boy l'Elementary d’électricité. L'avant dernier Mapogo -Scar- ne présentait aucun signe particulier à première vue. Quant au benjamin, le dénommé Mr.T, une drôle d'armure faite d'un matériau proche du caoutchouc entourait son corps avec pour but affiché d'absorber un maximum d'ondes sonores. La fratrie des Mapogos n'était pas seulement entrainée à combattre, elle semblait s'être préparé toute sa vie pour ce moment précis.

<<Humain, vous avez déshonneur votre groupe en utilisant ce virus pour éviter une guerre meurtrière, et pourtant vous n'y échapperez pas. Pensiez-vous sincèrement que nous serions assez idiots pour n'avoir aucun plan de secours en cas d'utilisation du virus ? Ne sommes-nous que des bêtes à vos yeux ? Notre père Styx nous a raconté les premiers pas de nos clans lorsque nous n'étions que des esclaves dépendant de ce son abominable. Scar ici présent possède le même don que vous. Il lui aura fallu de la pratique, mais il a finalement réussi il y a quelques années à reproduire le virus. Depuis ce jour, nous nous administrons régulièrement ce poison pour habituer nos corps. Chacun d'entre nous a dédié sa vie à trouver un remède, développant son propre pouvoir dans ce sens. A force de persévérance, nous sommes parvenus à développer une résistance partielle. Vous allez devoir vous salir les mains pour nous écraser.

-Et vous n'êtes pas au bout de vos surprises, poursuivit Mr.T. Le temps de la contre-attaque est venu. Les enfants, où sont donc passées vos bonnes manières ? Présentez-vous devant notre invité d'honneur. >>

La tête haute, des dizaines de milliers de Perniens sortirent de la troisième Arche en ordre de bataille. Une quinzaine d'hommes-lions se démarquait à l'avant-garde de l'armée de par leurs crinières dorées semblables à celles des Mapogos. Au même moment, Luka Erbin reçut un message urgent provenant de la deuxième Arche lui annonçant que les forces de l'Odyssée étaient entré en contact avec une force inconnue. Comment un tel fiasco était-il possible ? Jamais les Mapogos n'auraient pu réunir une telle armée à l'extérieur de Pern en un laps de temps aussi restreint. Cela signifiait forcément qu'ils avaient anticipé l'attaque des Terriens ou que tout ceci n'avait été qu'un immense piège qui se refermait sur l'Odyssée. Malgré tout, Luka Erbin conserva son calme et adopta une posture de combat. Il pouvait encore préserver le reste de son groupe d'une guerre ouverte s'il neutralisait cette armée avec le virus tout en affrontant les Mapogos et leurs rejetons en même temps. Quel que soit le problème rencontré devant la deuxième Arche, Lucy Tenner pouvait s'en charger.

Au loin, un glacier géant haut comme une montagne émergea à proximité de la grande plaine. Son apparition provoqua des cris d'honneur parmi les soldats Perniens choqués par cette apparition divine. Même Makulu Mapogo demeura bouche béante devant un tel phénomène. Une telle démesure ne pouvait provenir que de la descendante des protecteurs de la Première Famille Sacrée. Luka Erbin laissa échapper une insulte et se demanda ce que la jeune porteuse n'avait pas compris dans l'expression "ne pas utiliser de méthodes létales" ! Pourquoi diable avait-elle recouru à de telles extrémités contre des adversaires qu'elle pouvait dominer physiquement et sans utiliser son Talent ? Soudainement, sa question trouva réponse. Sous les yeux ébahis des millions de terriens levant la tête vers le ciel et les cris de joie de la population de Pern, le glacier se fissura tel un glaçon coupé en deux en son milieu par un couteau aiguisé. Une onde de choc effroyable se fit ressentir dans toute la région, tandis qu'un objet s'écroulait à plusieurs centaines de kilomètres de sa position, effectuant des roulés-boulés grotesques sans pouvoir s'arrêter. Des hectares entiers de forêts furent pulvérisés dès l'impact de la porteuse sur le sol. Venait-il vraiment de voir Lucy Tenner valdinguer d'une région à une autre telle une poupée désarticulée ? Un message d'alerte diffusé en boucle dans toutes les ondes radios de l'Odyssée le ramena à la réalité.

"Ici le centre de commandement. Ceci n'est pas un exercice. La mission est compromise. La Deuxième Arche a été capturée par l'Organisation. Une force inconnue a terrassée une vingtaine de nos Guerriers sur place. Tous les membres de l'Odyssée doivent se replier vers la grande plaine. Que tous les Guerriers en état de se battre engagent le combat immédiatement."

<<Humain, vous n'avez que ce que vous méritez. Le Protecteur de Pern est de retour et ce n'est pas votre virus qui lui fera le moindre effet. A votre tour de connaître la peur. Suppliez, pleurez, fuyez vers l'arche d'où vous venez comme si vous vie en dépendait. >>
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Protecteur de Pern
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MessageSujet: Re: Pern US68 (Deuxième monde)   Pern US68 (Deuxième monde) - Page 2 Icon_minitimeMar 14 Avr - 13:52

''Tel un obélisque vers lequel convergent les artères principales d’une cité, la ferme volonté d’un esprit fier se dresse dans toute son impérieuse grandeur au cœur de l’art de la guerre.'' Clausewitz, De la guerre

Assis au bord d'une falaise, le jeune garçon admirait le coucher de soleil les yeux rivés vers l'horizon, une tradition qu'il avait prise depuis le début de son entrainement. Dans le ciel étoilé de cette planète inhospitalière, les étoiles semblaient exécuter une chorégraphie dont la logique lui échappait. L'Univers entier demeurait encore une énigme pour lui même après avoir parcouru le No Man's Land seul pendant des mois. Qu'avait-il appris de son périple ? Pas grand chose, hormis que l'Organisation avait bien plus de ramification qu'il ne l'aurait imaginé. Au fond de lui, il était resté le même jeune homme insouciant cherchant désespérément à attraper des étoiles à main nue. Que lui avait dit le vieil homme-lion sur Pern à ce propos ? Qu'il était normal à son âge d'agir ainsi. Quelle que soit l'époque, quelle que soit la société, quel que soit le monde sur lequel on se trouve, les gens regardent toujours les étoiles quand ils sont jeunes. Puis ils tendent les mains et essaient de les attraper. Et puis un jour, ils réalisent que leurs bras ne sont pas assez longs pour atteindre les étoiles, et c'est là qu'ils deviennent adultes. Non, il ne pouvait accepter cela. Pas après tous les efforts, pas après les promesses qu'il avait faites, jamais. Jamais. Il continuerait son aventure jusqu'au bout, poursuivant ses rêves sans relâche. On pourrait bien le traiter d'enfant, de doux rêveur ne comprenant pas la réalité de cet Univers, il continuerait de chasser cette étoile dans le ciel jusqu'à la faire sienne. L'âge adulte pourra bien attendre qu'il ait accompli ses ambitions.

En attendant ce jour, il lui restait tant de chemin à parcourir. Mettant de côté ses rêves de grandeur un instant, le garçon examina ses vêtements en lambeaux, les retira soigneusement pour vérifier l'état de ses blessures couvertes par des bandages puis remit un habit de rechange légèrement moins abimé que l'ancien. Fort heureusement pour lui, personne n'était à proximité pour juger l'état lamentable dans lequel il s'était mis. Entre ses habits négligés et sa tignasse blonde coiffée n'importe comment, il passerait sans difficulté inaperçu dans un de ces cortèges de malheureux fuyant vers le Haut-Royaume. Qui sait, peut être pouvait-il même se faire un peu d'argent en s'asseyant au bord d'une route pour demander l’aumône. Le seul élément qui le distinguait d'un simple itinérant était son écharpe rouge dont il prenait soin comme la prunelle de ses yeux. Les bandits de grand chemin sur Trantor US50 avaient appris cette leçon par une correction dont ils se souviendraient toute leur vie. Perdu dans ses souvenirs, le vagabond réalisa deux légers changements dans sa routine : d'une, un vaisseau fit un atterrissage d'urgence à seulement une centaine de kilomètres, de deux, l'émetteur dans sa poche vibrait depuis plusieurs minutes. Enfin un peu d'action ! Surexcité par cette soudaine activité, le jeune homme se releva avec la vigueur caractéristique des enfants de son âge, ramassa en toute hâte son sac et ses fourreaux pour se diriger vers l'une des deux arches. Tant pis pour les pauvres malheureux dans ce vaisseau, le devoir l'appelait.

Une poignée de minutes lui suffirent pour traverser l'arche et retourner sur la planète d'où provenait le signal de détresse. A peine eut-il posé un pied à terre qu'une cinquantaine de soldats se retournèrent brusquement pour le dévisager. D'après leurs airs incrédules, aucun ne s'attendait à recevoir de la visite. Un bref coup d’œil du jeune homme aux alentours lui permit d'avoir un aperçu de la situation : un camp militaire avait été installé en son absence devant l'arche, camp gardé par des hommes qui avaient tué le temps ces dernières heures à évaluer leur force dans de bêtes concours de tirs et des concours de force physique. Le sergent Alcadien de la division chargée de garder l'arche était l'un deux. Âgé de 43 ans, ce vétéran de l'Organisation ne cessait de se vanter d'avoir un jour provoqué une bagarre de bistrot avec un Originel d'Air et d'être parvenu à le terrasser au cours d'un combat d'anthologie. Bien sûr, Alcadien omettait toujours de rappeler ses neuf précédentes défaites contre le dit Originel. Détenteur du Morph du taureau, il n'en demeurait pas moins fier de sa force que personne dans son régiment ne contestait. Malheureusement, sa force était l'une des seules qualités de cet alcoolique notoire connu pour les nombreuses exactions commises lors de ses missions sous l'effet du rhum. Ses coups de sang avaient même finis par exaspérer ses supérieurs qui l’envoyèrent pourrir dans l'un des laboratoires des Erbins.

Aujourd'hui libre à nouveau, Alcadien impressionnait la bleusaille qui l'entourait en soulevant d'une main un arbre d'une vingtaine de tonnes et en l'envoyant valdinguer à travers l'arche. C'est à ce moment qu'il aperçut la présence du jeune homme et prit la décision de charger dans sa direction pour lui assener un direct dont il avait le secret. L'instant d'après, Alcadien faisait un vol plané la tête à l'envers et s'écroula comme une pierre contre sur l'un des côtés de l’arche. Rediriger sa propre force contre cette brute, voilà tout ce que le jeune homme avait eu à faire pour lui infliger cette humiliation. Ce ne fut pas au goût d'Alcadien et des autres soldats qui relâchèrent leurs énergies pour se préparer au combat. En guise d'unique sommation, le soldat le plus proche lui ordonna de se présenter et de définir ses intentions au plus vite. Décidément, ces chiens de l'Organisation se ressemblaient tous.

<<Max Revlis, Protecteur de Pern. >>

-------

Les jambes pliées et l'épée posée sur ses épaules, le jeune porteur observait depuis un des blocs de glaces géant l'étendu des dégâts causé par son escarmouche avec Lucy Tenner. Lorsqu'il n'était encore qu'un simple sous-fifre au sein de l'Organisation, de folles rumeurs se répandaient sur cette dernière. Garçon manqué, démon mangeur de recrues, fille facile, concubine d'Eolin, descendante secrète des Rennet ou que sais-je encore, tout cela n'a jamais eu aucune importance pour Opale. La seule rumeur qui l'ait intéressé concernait la lame maudite des Tenner, une pièce d'exception datant du temps des Céléstiens et que Lucy Tenner aurait hérité de ses ancêtres. On prêtait tant de prouesses à cette arme que le cœur du jeune homme s'était emballé en voyant Lucy la dégainer. Quelle déception ! Les talents d'épéiste de la porteuse laissait clairement à désirer au point qu'elle n'était pas capable de tirer profit de la dite épée. Sa propre épée Nérée lui avait coûté un bras à l'achat et souffrait de la comparaison, pourtant lorsque les deux épées s'étaient entrechoquées, le meilleur épéiste des deux l'avait remporté. Bien sûr, Max avait pris soin lors de leur affrontement de ne pas lui infliger de blessures létales, se contentant de sectionner ses tendons des poignets et des genoux. Le choc de son attaque et l'impact sur le sol avaient sans doute infligé quelques blessures supplémentaires, mais rien de suffisamment grave pour un combattant de l'acabit de Lucy Tenner.

L'attention de Max Revlis avait depuis longtemps changé de direction, délaissant sa précédente proie pour tenter d'avoir une vision d'ensemble de Pern depuis ce point de hauteur. Comme on lui avait appris, il intensifia l'utilisation de tous ses sens, faisant fi de tout ce qui était superflus. Arbres, végétation, cours d'eau, la faune et la flore, tout disparaissait pour laisser place à l'essentiel. Il ne maîtrisait pas encore très bien cette capacité et était à la merci de toute attaque en se coupant ainsi de ce qui l'entourait, mais son degré de maîtrise serait largement suffisant pour avoir un aperçu de la situation pernienne. Plusieurs points l'intriguaient. La santé des Perniens était sa priorité. Les mouvements chaotiques à travers la jungle indiquaient qu'ils fuyaient les forces de l'Organisation ou tentaient sporadiquement d'opposer une vaillante résistance. Le nombre de corps inconscients au sol laissait supposer que les troupes d'Eolin avaient employé ce fameux virus dont les Mapogos avait fait mention par le passé. Qui pouvait bien être le leader de ce groupe ? Les porteurs capables de diffuser des ondes avaient été déployé pour diffuser le virus sonore, de manière non létale étant donné le faible nombre de morts parmi la population pernienne. Voilà qui était rassurant. Cela excluait au moins de la liste des chefs potentiels les pires chiens de chasse d'Eolin. Peu importe son identité pour le moment, il avait ordonné de scinder son groupe en plusieurs équipes. La majorité de ses hommes était concentrée sur la grande plaine. Fait étrange, la masse compacte d'individus rassemblés là-bas était composée de civils. Des otages à la merci des soldats autour d'eux ?

Voilà qui compliquait sa mission sur Pern. L'alerte au sein de l'Organisation avait du être donnée, il pouvait apercevoir autour de lui des guerriers converger vers sa position. Cela abrégeait sa quête de réponses. Sa décision était prise : il devait absolument capter l'attention des larbins d'Eolin sur lui-même pour attirer les cadres de ce groupe de l’Organisation au plus vite et les neutraliser avant l'arriver de leur chef. Il le savait d'expérience : la plupart des groupes de l'Organisation se désintégrait une fois leur leader vaincu. Voir Lucy Tenner se faire malmener ainsi avait du être un coup dur pour le moral de leurs combattants, il ne lui rester plus qu'à donner le coup de grâce en écrasant leurs derniers éléments en état de se battre. La bataille pour Pern ne faisait que commencer.
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MessageSujet: Re: Pern US68 (Deuxième monde)   Pern US68 (Deuxième monde) - Page 2 Icon_minitimeJeu 20 Aoû - 18:42

Blackarion ouvrit les yeux faiblement, la lumière l'empêchant de les ouvrir pleinement sous peine d'être aveuglé momentanément. Il cilla plusieurs fois, les plissa quelques secondes, puis, une fois qu'il fut acclimaté à la luminosité ambiante, il ouvrit grand les yeux.
Une sensation de bien-être intense l'habitait, alors qu'il regardait lentement autour de lui pour voir où il se trouvait. Ce ressenti était différent de ce qu'il avait pu expérimenter auparavant grâce aux calmants et aux soins qu'il avait reçu. Il ne se sentait pas vraiment l'esprit léger, il s'agissait de quelque chose d'autre, de plus naturel.
Allongé sur un brancard de fortune, à même le sol, il était pourtant dans un confort qu'il n'avait que rarement connu. Était-ce l'épaisse toile sur laquelle il reposait ? Non, cela venait plutôt de la terre herbeuse et meuble sous lui, une terre chauffée par le soleil à son zénith, une herbe resplendissante de milles teintes de verts. Un air frais emplissait ses poumons et caressait chaque partie de son corps.
Oui, il ne s'était jamais senti aussi bien, du moins pas qu'il s'en souvienne. Tout ceci était parfait, et il aurait souhaité que cela dure une éternité.

Mais bien vite son apparente torpeur physique et mentale fut troublée par le chaos alentours. Tout autour de lui, d'autres brancards et lits improvisés, d'autres personnes allongées, et des dizaines, peut-être même des centaines de personnes s'affairant autour de ces mêmes gens. S'ils ne se trouvaient pas en plein air, au beau milieu de ce qui s'apparentait à une plaine herbeuse, il aurait juré qu'il était dans un hôpital. Mais pourquoi ? Pourquoi se trouvait-il alité au beau milieu de centaines de blessés ? Certains étaient dans des états atroces, qui auraient fait tourner de l'oeil plus d'un, tandis que d'autres paraissaient être dans la même situation que lui, sans séquelle apparente. Du moins, c'est là ce que le géant pensait, puisqu'un large et épais bandage recouvrait son torse, rougit par du sang qui avait continué de couler malgré l'énorme pansement.
Un vieillard se tourna vers lui et lui dit quelque chose, mais Blackarion ne put percevoir ce qui avait été dit. Il regarda le vieil homme s'avancer vers lui, tout en continuant de lui parler, avec un visage qui se voulait rassurant. Puis, une fois tout proche du géant d'albâtre, il posa une main sur son torse, là où se trouvait la tâche rouge. Black subit alors un énorme choc, une sorte de retour à la réalité, comme s'il sortait subitement d'une étendue d'eau glacée après y être resté des heures durant, sans respirer. Le souffle court, il porta lui-même sa main vers le point qui était désormais douloureux et, stupéfait, regarda l'air hagard le sang qui recouvrait désormais son énorme main.
Pris de panique, il agrippa alors fermement le bandage qui recouvrait son torse tout entier, et tira sèchement dessus. Sans qu'il ne s'en rende compte, une partie du bandage s'embrasa faiblement alors qu'il le jetait à ses côtés.

Cette fois, ce fut le vieillard qui fut stupéfait. Là où il s'attendait à trouver une plaie atroce recousue avec les moyens du bord, il n'y avait plus qu'une cicatrice grotesque. C'était tout bonnement incompréhensible. Que ce jeune homme se réveille aussi rapidement alors que quelques heures auparavant il gisait dans son propre sang, le torse percé d'un trou béant, cela relevait déjà de l'exceptionnel. Mais que la blessure ait cicatrisée aussi rapidement, ne laissant qu'une épouvantable balafre pour seul vestige de ce qui lui était arrivé, c'était tout bonnement surréaliste.
Le vieil homme appela une personne à ses côtés, pour examiner Blackarion qui ne savait plus quoi faire. Les deux personnes parlaient, activement, mais le géant ne percevait que leur ton paniqué et troublé. Lui se souciait plus de la vive douleur qu'il avait ressentie l'espace d'un instant, quand celui qui devait être un médecin avait placé sa main sur son torse. Et ce sang qu'il avait vu sur sa propre main, pourquoi n'y en avait-il pas maintenant alors qu'il réitérait le geste, triturant  la partie auparavant douloureuse comme s'il cherchait la source de son fluide vital. A sa droite, le bandage qu'il avait arraché était pourtant imbibé de sang. Tout ceci ne faisait aucun sens.

« Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Pourquoi suis-je ici ?, s'inquiéta finalement Blackarion alors que son ouïe s'affinait, lui permettant d'entendre les mots des personnes autour de lui et non plus uniquement le chaos ambiant.
-Tu...tu ne te souviens pas ? D'après le rapport, tu aurais perdu contrôle de tes actions et des Guerriers ont été contraint de te neutraliser. Mais...cette blessure...c'est incompréhensible !
-Qu-quelle blessure ? Je ne ressens pourtant rien.
-Comment ? Regarde ton torse, tu ne vois pas cette atroce cicatrice ? C'est là que tu as été frappé. Mais Rengan a raison, il devrait y avoir une plaie toute fraîchement recousue...comment est-ce possible ? »

Blackarion baissa alors son regard vers son torse comme lui avait conseillé la jeune femme aux côtés du dénommé Rengan. Il écarquilla les yeux en apercevant la cicatrice dont ils parlaient. Une bribe de souvenir lui revint alors, il se souvenait s'être étouffé en dégustant les mets mis en place par les Perniens. Mais au-delà de ça, c'était le trou noir. Si, à bien y réfléchir, il percevait quelque chose. Une flamme gigantesque, à l'apparence sauvage, un feu incontrôlable. Mais il ne savait pas quoi en penser.

« Le...le feu ?, laissa-t-il échapper sans réellement chercher de réponse.
-Oui, c'est ça. Le rapport indiquait que tu as subitement prit feu et qu'une partie de la salle où les négociations prenaient lieux a été détruite par une explosion. Tu t'en souviens ? »

Black n'eut pas le loisir de répondre, une véritable montagne constituée entièrement de glace apparut au loin. La panique ambiante se tut l'espace d'un instant, car tous étaient bouche-bée devant ce spectacle unique mais effroyable. Puis, très vite, des rumeurs se mirent à apparaître. Le nom de Lucy Tenner revint à de multiples reprises, tout comme celui de l'Organisation.

« L'Organisation ? Ils nous ont retrouvés ?!, s'inquiéta Rengan.
-Ne t'inquiète pas, ce glacier est sans aucun doute l'œuvre de Lucy Tenner, ils ne la vaincront pas si facilement. Et puis, les gardiens sont là pour nous protéger. Ils sont nombreux à être parti pour diffuser le virus sonore, mais il en reste assez pour affronter ces chiens de l'Organisation. Nous ne repartirons pas sur Terre !  »

Malgré les paroles réconfortantes de la jeune femme, tout ce que Blackarion entendait était "Organisation". Ce mot qui le hantait depuis le début de cette odyssée, qui provoquait des terreurs continuelles chez lui. Cette entité cauchemardesque qu'il n'arrivait pourtant pas à se représenter dans son esprit. Elle provoquait en lui une réaction primaire, la même que l'humanité avait depuis sa naissance lorsqu'elle faisait face à une menace bien trop grande pour être affrontée : la fuite. Il devait fuir. Cette planète était grande, et il se souvenait des denses forêts qu'il avait traversé, il pourrait très certainement s'y cacher. S'il volait, il pourrait partir assez loin pour s'écarter de toutes ces personnes regroupées et il n'aurait alors qu'à continuer jusqu'à trouver un endroit assez reculé pour que les seuls êtres-vivants qui viendraient le chercher seraient les bêtes sauvages que Pern abritait.

Machinalement, le géant se leva d'un bond, bousculant Rengan au passage, avant de marcher dans la direction opposée du glacier titanesque, le gardant toujours en visu du coin de l'oeil. Très vite, son pas se fit plus lourd, sa foulée plus longue, ses enjambées plus intenses. Il ne percevait plus que deux choses : le glacier et la distance qui les séparait. Aussi, son esprit qui fulminait et produisait dix idées à la seconde se convainquit que ce n'était clairement pas assez. Sans être un expert, il était assez évident que la montagne de glace se trouvait à plusieurs centaines de kilomètres de là, comme s'il se trouvait dans la région du Mont Fuji au Japon ou non loin de certaines montagnes des Alpes en Europe. Et malgré pareille distance, son cerveau paniqué lui dictait d'augmenter la distance, de tout faire pour ne plus voir ce maudit signe néfaste autour duquel devaient se trouver les démons à ses trousses.
L'intensité des flammes que déploya Blackarion était rare, même pour lui qui n'avait que peu de contrôles sur l'énergie qu'il utilisait. Une explosion tonitruante précéda la déflagration toute droit sortie des Enfers qui le propulsa en un instant à une bonne centaine de mètres dans les airs. Sans avoir la moindre idée du chaos qu'il venait de causer dans le camp des blessés en bas, il usa de son pouvoir machinalement pour se propulser à nouveau, mais horizontalement cette fois. Dépassant de loin la vitesse de pointe des bêtes les plus véloces sur Terre, les quelques uns au sol qui le regardait ne purent bien vite apercevoir qu'un scintillement lumineux au loin.
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